Mayotte, Ouangani, Carrefour de Chiconi
L’usine sucrière du domaine de Cocon
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Le projet d’aménagement de la Step Centre de Ouangani a fourni l’occasion de réaliser la première fouille préventive à Mayotte selon les procédures en usage sur le territoire
national. Si des usines sucrières, comme Soulou et Ajangua, ont pu bénéficier de campagnes de nettoyage ou de mise en valeur, l’usine de Coconi est la première à être étudiée par une intervention archéologique et un relevé précis et systématique des structures.
L’usine du domaine de Coconi est un petit établissement, l’un des plus modestes de l’île.
Le domaine lui-même, avec seulement 40 ha mis en valeur, reste peu étendu, même si ses terres sont dites d’un bon rendement. Le domaine est concédé en 1861 à trois personnes : Artaux, Chanlier et Revertegaz. L’usine est mentionnée dès 1867. En 1870, seul subsiste le dénommé Chanlier. Après son décès en 1872, la propriété est confiée à
un séquestre judiciaire, Michel Cadet, qui décède à son tour en mai 1873. Le domaine est alors attribué à un certain Hacquard. Nous ignorons la date de l’abandon de l’usine.
Dans l’éventualité d’une publication, il serait absolument nécessaire d’effectuer les recherches en archives, qui n’ont pu être menées dans le cadre de ce rapport d’opération,
aux archives départementales de Mayotte et au Archives nationales d’outre-mer, à Aix-en-Provence.


Aucune machine n’est conservée en place, seuls quelques rares éléments, comme des roues ou des rolls de moulin (Brissonneau à Nantes et Fawcett and Preston à Liverpool)
ont été relevés. Cependant, les substructions de l’usine se sont révélées très bien préservées et ont fourni un plan clair et lisible. Deux états de fonctionnement ont été
discernés. Dans un premier état, l’usine présente un plan simple qui s’inscrit dans un rectangle de 36 m par 13 m. Les principales étapes de la production du sucre ont pu être reconnues ou localisées : production de vapeur par la chaudière, broyage par le moulin à cannes, défécation, première évaporation dans la batterie de Gimart, cuite, égouttage sur tables de refroidissement et enfin turbinage.

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